Plusieurs indicateurs sont suivis de près par les scientifiques pour analyser l'évolution de l'épidémie en France et observer les effets du confinement de la population :
Le R0 dit "R zéro" est le taux de reproduction de base d'un virus. Sa mesure permet de dire combien de personnes en moyenne seront infectées par une personne contaminée par ce virus. Ce taux est le produit de trois facteurs :
Les mesures de prévention et de contrôle visent à abaisser les valeurs de chacun de ces trois paramètres. "Si le R0 est supérieur à 1, un malade va contaminer plus d'une personne donc l'épidémie va prendre de l'ampleur. S'il est inférieur à 1, petit à petit les malades contaminent moins de personnes et donc l'épidémie peut s'atténuer voire disparaître" rappelait Olivier Véran lors du point de situation de l'épidémie en France le 6 avril. Dans le cas du coronavirus qui est un virus très contagieux, ce R0 serait de 2 à 3. C'est ce qu'indiquent les chercheurs depuis le début de l'épidémie mais le 13 avril, chirurgien Guy-André Pelouze a déclaré sur Cnews que "le facteur de contagiosité (du coronavirus) est probablement plus près de 5,7 que de 2 à 3". L'objectif en cas de pandémie est de le ramener à moins de 1.
"Le 11 mai on ouvre et on laisse circuler le virus, c'est ce qu'on appelle l'immunité collective "
Pour un même virus, le R0 peut varier d'une population à l'autre en fonction de la densité de population, de la susceptibilité et d'autres facteurs.
A titre de comparaison : le R0 de la grippe en France a été ramené à moins de 1 grâce à la politique vaccinale qui immunise une partie de la population. Le RO de la rougeole est de 16. Le RO du SRAS en 2003 était de 3 et a été ramené à 0,5 ce qui a permis d'arrêter l'épidémie.