Slam en ligne
J’ai peur
J’ai toujours eu la respiration fragile
Moi qui suis un enfant de la ville.
J’ai eu beau chez moi tout calfeutrer
Je sens bien qu’il a fini par rentrer.
J’pouvais pas non plus retenir ma respiration
Mais je sens bien que j’ai fait le con.
Et là, je sens la peur qui m’envahit
Au point d’en faire pipi au lit.
Mais c’est pas de ma faute à moi
J’avais plus de masque chez moi.
Et je continue à prendre ma voiture
Et à pisser partout sur les murs.
Salaud d’air pur
Coupable bien sûr.
T’étais devenu trop concentré dans l’atmosphère
Jusqu’aux plus hautes stratosphères ;
J’étais plus habitué
A t’respirer non dilué.
Mon médecin me l’avait dit « Evitez la montagne ,
Les espaces verts et toutes les campagnes »
Mais que faire contre l’imprévu
Contre cette énorme bévue.
Quasi plus de pollution
Pour les populations.
Même les pauvres rouannais, d’habitude si favorisés
Se retrouvent avec un air des hautes Pyrénées.
Je prie donc tous les jours pour la fin du confinement
Afin de pouvoir respirer très rapidement.
Un peu de CO2, d’odeur de béton,
S’il vous plait, pitié, soyez bons.
De plus, même le bruit, ils me l’ont pris
L’air c’est bien, mais la musique aussi.
Plus un son, de Marseille à Honfleur
C’est flippant comme un film d’horreur.
J’ai peur ! qu’on me rende la rumeur
Qu’à nouveau, j’entende les moteurs.
Mais, le plus dur, c’est quand j’allume la télé
Et que je les vois tous un max paniquer.
C’est sûr qu’ils ne sont pas rassurants
Même dans le pays des bons vivants
Heureusement, j’avais prévu le coup
Je devrais même dire « les coups »
J’ai tout un stock de médicaments,
Des apéros, du pinard évidemment.
Avec cela, je stérilise tout à l’intérieur
Au point de vaincre toutes mes peurs.
Car, « A vaincre sans péril, on triomphe sans gloire »,
Mais « A confiner sans alcool, on meurt de désespoir ».
Alci d’ici de « Rends moi slam »