Slam en ligne
La vache et la gazelle
Je m’en viens aujourd’hui vous conter l’histoire de la vache et de la gazelle
Il était une fois, une jolie gazelle
Légère comme si elle avait des ailes.
Une vache qui passait par là
On ne sait pourquoi, la rencontra.
« Salut ma sœur végétarienne », dit la gazelle
« Toi aussi, tu manges sans viande et sans sel
Bonne alimentation à priori
Qui permet de rester jolie
Et de se maintenir en bonne santé
Sans médicament devoir consommer.
Mais, sans vouloir te vexer ma sœur
Je te trouve un peu grasse comme le beurre
D’où vient donc cet excès de rondeur ?
Cela plait-il à l’élu de ton cœur ? »
La gentille vache, au doux prénom de Marguerite
Répondit à la gazelle, qui s’appelait CoursVite
« C’est pas facile de faire du Fitness
Tu sais, à Nogent l’Abbesse.
Dans mon pré carré, je tourne en rond
Je sais bien, c’est très con
Mais on est vite arrêté
Par les fils barbelés.
Au niveau des amours
C’est pas la fête tous les jours
Avec mes 50 sœurs
Pas la joie au niveau cœur
On se partage un vieux taureau
Et il n’est même pas beau »
« Ho, ma pauvre Marguerite »
Dit, la gentille CoursVite.
« Nous, avec mes sœurs, on s’amuse à tester les ardeurs
De tous nos prétendants, qui font les jolis cœurs.
Plus d’un ne nous a jamais rattrapées
Mais parfois, on se laisse approcher.
Chez nous les soucis sont différents ;
Mais ils peuvent être importants.
J’ai eu jadis une sœur
Au nom de « Figée par la peur »
La pauvre resta statique face au danger
Et la lionne put ainsi la bouffer.
Dans la jungle, c’est la loi de la sueur
Qui oblige chacun à un dur labeur.
La peur doit te donner des ailes
Sinon, tu vas vite au ciel.
Mais en échange la vie nous fait des cadeaux.
Le premier, le mouvement nous rend beau.
Le second ; on devient fort,
Grâce à tous nos efforts.
Et avec notre vigilance, on fait de beaux départs
Qui nous permettent de semer même les guépards.
Si tu savais comme on est vivant,
Quand on court les poils dans le vent.
Quel plaisir d’aller bondir dans les ruisseaux
En narguant ces fainéants de lionceaux.
« Ho, quelle vie trépidante tu as, belle CoursVite
Quelle femme émancipée tu fais » dit Marguerite.
« La vie pour moi est pire que la traite des blanches
C’est la traite du lait, du lundi au dimanche.
C’est pis que tout ce qu’on peut imaginer.
Si tu savais ce que l’on fait à ma dignité.
Mais j’ai l’espoir » reprit Marguerite.
« Car de jeunes humains de mérite
Refuse désormais de boire du lait.
Ils laisseront peut-être les vaches en paix;
Arrachant les barrières de notre esclavage.
Et nous permettant de redevenir sauvages.
Je rêve, tu sais, de taureaux moins laids
D’aventures, et de bonds au dessus des haies.
Je te le souhaite, douce Marguerite.
Dit, la gentille CoursVite.
Car mieux vaut mourir dans la gueule d’un lion
Que de vivre éternellement en prison.
Alci d’ici de « Rends moi slam ».