178/224
Date : 22-09-2023 10:04:02
Est-ce que les mesures annoncées par le gouvernement avec son "Pacte enseignant" vont dans le bon sens ?
William Lafleur :
[i]Nous, ce que l'on réclame, c'est une revalorisation du métier sans contreparties. Notre salaire a été gelé pendant dix ans. Ce qu'on estime juste c'est qu'il soit réajusté puisqu'on a perdu l'équivalent de 400 euros par mois et ce qu'on nous propose, ce sont des heures supplémentaires. Ce n'est pas parce que l'on appelle cela "Pacte" que c'est autre chose que des heures supplémentaires. Faire des remplacements au pied levé, ça n'a aucun sens. Moi, je ne peux pas remplacer, du jour au lendemain, un collègue qui enseigne à des troisièmes quand j'enseigne à des cinquièmes.
(...)
L’idée du pacte, c’est de sabrer le statut des enseignants. En gros, si on le signe, pour une prime pas bien folichonne (de 1250,00 €, 2.500,00 € ou 3.750,00 € par an selon le nombre de « briques » souscrites), on accepte de remplacer nos collègues au pied levé, on s’engage pour du soutien, et on devient totalement soumis à notre chef d’établissement qui veillera bien à ce que toutes les missions qu’il donnera soient parfaitement accomplies, sous peine de ne pas verser la prime, car le paiement de celle-ci sera voté lors du conseil d’administration.
Le risque de ce pacte, en plus de rendre les enseignants corvéables à leur chef, c’est d’à nouveau diviser leurs enseignants entre eux. En multipliant les statuts, on casse la possibilité de s’unir.[/i]
|