Auteur : Emmapeel  

Je ne suis pas sure... Tu parles des problèmes de recrutement qui se comprennent déjà par le salaire des stagiaires qui était de 1350 euros. Qui ferait bac + 5 pour toucher 1350 euros même si dès la 2eme année on passe à 1500 et des brouettes si je me souviens bien...Cà faisait plus de 15 ans que çà n'avait pas été revalorisé. Il a fallu attendre Mr Macron pour qu'enfin les stagiaires aient un salaire décent à leur entrée dans le métier ! Tu ne crois pas que Hollande aurait pu faire quelquechose? Peut être que Mr Blanquer ne se serait pas retrouvé face à ce problème...
Ce que je retiens de Mr Blanquer c'est qu'il a fait tout ce qu'il pouvait pour atténuer les inégalités dues au milieu social et donner à chaque enfant et jeune toutes ses chances de réussir dès le plus jeune âge, je ne reciterai pas l'ensemble des mesures et cà c'est même poursuivi avec " un jeune , un mentor" pour que chaque jeune qui ait un projet puisse bénéficier d'un petit réseau, d'un petit coup de pouce si son milieu ne le lui donne pas...

Auteur : Emmapeel  

lire " çà s'est même poursuivi"

Auteur : Catleya  

Ce que je retiens, moi, des années Blanquer (liste non exhaustive) :
- la suppression de milliers de postes (cf déjà dit plus haut)
- l'augmentation de la part de contractuels qui est passée de 14,5% à 22% entre 2016 et 2021
- en 2019, une seconde heure supplémentaire non refusable par les profs du secondaire, visant à compenser les 2000 postes supprimés lors de la rentrée cette année-là
- plusieurs mouvements de grève contre les réformes des lycées (général et professionnel et, dans ces derniers, la diminution importante des heures disciplinaires)
- l'absence de concertation avec le personnel enseignant
- les mensonges réitérés lors de la "gestion" du Covid
- la hausse du nombre de démissions
...
www.publicsenat.fr/actualites/non-classe/education-le-senat-note-severement-le-bilan-de-jean-michel-blanquer-195407

www.cafepedagogique.net/2022/12/13/blanquer-le-vrai-bilan/

Auteur : Emmapeel  

Les mensonges réitérés lors du covid : personne ne connaissait la maladie. Ils se sont adaptés quasiment au jour le jour comme tous les gouvernements auraient fait en gérant la crise peut-être même moins bien car au final les entreprises ont beaucoup été aidées même si les toute récentes ont eu du mal à tenir le coup.

La suppression des milliers de postes c'est relatif aussi: baisse des naissances, beaucoup de numérique et d'automatisation dans certains services qui explique moins de besoin de personnel...Même dans les supermarchés et les autres entreprises on a moins besoin de personnel pour ces mêmes raisons. On n'est plus en 1970.

L'absence de concertation , il y a eu concertation , aux syndicats d'être efficaces aussi dans leurs négociations c'est pour cela qu'on les paie , la grève n'est une solution pour personne, on travaille pour nos élèves.

Cela est ma vision des choses qui n'engage que moi.

Je préfère voir le positif et surtout le positif pour nos élèves et je pense plus particulièrement à ceux qui ne naissent pas avec toutes les chances et qui ont eu besoin de tous ces coups de pouce que Mr Blanquer leur a enfin donnés. C'est vrai que je me préoccupe moins du reste...

Auteur : Catleya  

Sur ce sujet tu argumentes, Emmapeel, et c'est appréciable.

Je comprends aussi qu'étant encore en activité pour de longues années et pas encore usée semble-t-il par tout ce que je signale ici et dénonce comme étant indigne, tu veuilles tenir bon, rester "optimiste" et "positiver" autant que faire se peut. Quitte, à mon avis (qui n'engage que moi), à refuser quelque peu de prendre en compte certains constats pourtant objectifs.

(Je ne suis pas sur ce forum pour parler de moi mais il me faut tout de même dire qu'à la fin de ma carrière menée aussi sérieusement que possible jusqu'à la dernière heure faute de pouvoir faire autrement (« on ne se refait pas »), je n'en pouvais plus, pêle-mêle : de la vaine, « réunionite », du « pas de vagues » et de l'impunité d'élèves insolents soutenus par des parents démissionnaires mais consuméristes, des charges toujours plus lourdes (et souvent peu utiles), des méthodes contestables imposées, des locaux non insonorisés, des arrivées 1 h avant mon premier cours pour faire la queue à l'unique photocopieuse trop lente, des stores jamais réparés impossibles à baisser avec éblouissement pénible les jours de soleil, de l'entassement étouffant de 36 élèves dans chacune de mes classes, jamais dédoublées, donc des corrections de copies à n'en plus finir avec douleurs dorsales... et j'en passe...)

Ta vision des choses n'est évidemment pas la mienne et ne peut bien sûr me convaincre : tes défenses des choix politiques des dirigeants actuels sont là encore beaucoup trop légères, veulent masquer et occulter toujours l'essentiel.

Auteur : Emmapeel  

Je ne cherche pas à te convaincre. Chacun sa vision des choses. Je souhaitais simplement souligner ce qui avait été fait par Mr Blanquer pour les enfants et jeunes qui en avaient le plus besoin.Oui je suis optimiste je préfère voir le verre à moitié plein qu' à moitié vide. Je vois aussi le changement sur ces 20 dernières années ( j'ai commencé en 2002- 2003 à enseigner )même si à l'époque je n'effectuais que des remplacements...

Auteur : Emmapeel  

Le changement que tu décris qui cependant n'est pas propre je pense à l 'EN

Auteur : Catleya  

Hélas non, il n'y à qu'à voir du côté de la santé... où tout se délite aussi.

Et je ne parlerais pas de "changement" à propos de ces situations et conditions de vies professionnelles scandaleuses mais bien de dégradations, de régressions de toute sorte et j'ose même les mots "déchéance" et décadence".

Sans être une adepte inconditionnelle du "c'était mieux avant" dans tous les domaines, je sais pour les avoir connues, observées, vécues depuis mon entrée dans l'EN en 1976 (ça ne me rajeunit pas... ) à quel point tout s'y est détérioré.

On ne me fera jamais croire que ce n'était pas évitable, ni même que ce n'était pas voulu, délibéré.

Quelques années à peine après mon entrée en fonction, je ressentais déjà un malaise diffus, comme certain-e-s collègues avec lesquels il était néanmoins difficile d'analyser le lent et insidieux processus qui a mené au désastre actuel. J'ai donc, pour tenter de comprendre, lu à peu près tous les essais plus ou moins brillants sur l'école qui paraissaient assez régulièrement, depuis celui de Jacqueline de Romilly dans les années 80 en passant par Michéa jusqu'au dernier dont je parle dans les pages précédentes. Loin de me désespérer, leurs analyses clairvoyantes m'ont aidée à tenir bon, à arriver sur l'autre rive sans être déglinguée, à saisir les raisons des duperies des saboteurs du système. Rien ne vaut selon moi la prise de conscience, la lucidité.